fourche à bêcher

La grelinette

Le bien-fondé de la grelinette ou fourche à bêcher…

grelimetteIl est parfois difficile de faire admettre à certains jardiniers au long cours la valeur des pratiques biologiques. Il en est une qui ne manque pas d’étonner, celle de greliner…

– greliner, greliner, moi, je préfère labourer!

– sais-tu seulement qu’en grelinant, on préserve les organismes vivants du sol, on maintient sa fertilité naturelle, on préserve sa structure, on améliore la circulation air / eau tout en augmentant la capacité de rétention de la terre…

– tout ça ?!

– tout ça, et plus que ça : tu peux oublier le mal de dos à manier la bêche et le bidon d’essence à verser dans le motoculteur.

 
En théorie : le grand avantage de cette « fourche à bêcher » (qui, en fait, ne bêche pas ! ) est de pouvoir décompacter, aérer, défragmenter le sol, sans pour cela inverser l’ordre de ses couches. Et oui ! il faut surtout s’occuper de la santé et du bien-être de toutes nos précieuses petites bêtes, celles qui créent la véritable fertilité de nos terres. Toutes celles qui vivent en haut (les bactéries, les champignons, les êtres vivants microscopiques, et les tout petits insectes…) sont aérobies, et ont besoin d’oxygène et d’humidité légère pour accomplir leur travail de décomposition et de stockage de la matière organique.

Si d’un coup de bêche malencontreux et assassin, voilà qu’on les envoie tout en bas, là où il fait froid, sombre, humide, étouffant, que peuvent-elles bien faire ? Pas le choix : c’est remonter ou mourir. Parfois elles réussissent le grand voyage, mais que de temps perdu ! Que d’énergie gaspillée ! Que de matière minérale lessivée !

Et parfois, elles y passent.

Inversement, les organismes anaérobies du sous-sol seront tout aussi malheureux de se retrouver en haut, en plein vent, en pleine sécheresse, à la lumière. Et rebelote pour le grand voyage ou l’enterrement !

En pratique, la grelinette s’utilise sur n’importe quel sol, en choisissant le nombre de dents de l’outil : 5 dents pour les terres bien meubles, ou sableuses, et 3 dents pour les sols durs, compacts, argileux. Entre les deux, capable de s’adapter à tout, il y a la fourche à 4 dents !

Sur un terrain en friche, au sol compacté, végétalisé de « mauvaises herbes », le travail va être assez conséquent : il faut le décompacter, en enfonçant les dents de la grelinette, puis en basculant les 2 manches vers l’arrière pour soulever les mottes (et non les retourner !). On les fragmente ensuite au croc ou à la griffe, et on déracine les touffes d’herbes. Attention à bien les faire sécher avant de les mettre au compost…

Quand les parcelles sont déjà travaillées, le passage de la grelinette se fait de plus en plus léger : on fait pénétrer les dents et on les secoue d’avant en arrière pour simplement aérer la terre.

Et oui ! Le travail du sol chez le jardinier bio est un « travail de faignant ». Enfin soit-disant. Ce qui est sûr, c’est que notre terre demande à être traitée en douceur, triturée le moins possible, et par contre : protégée, protégée, protégée…

Un sol nu, c’est le lessivage par les pluies, c’est la croûte de battance qui asphyxie dessous, c’est l’évaporation expéditive sous le soleil… Un sol « bio », c’est du paillage, du compost, du BRF- mais ça, c’est une autre histoire…